Faut-il viser la 1ère place sur Google ?

Publié le 19 novembre 2025 par Emmanuel
L’idée que la première position sur Google suffit à garantir le succès est encore largement partagée et mise en avant par certaines agences. Pourtant, plusieurs études récentes montrent que les usages, les attentes des internautes et les fonctionnalités de recherche ont fortement évolué. Être “numéro 1” peut toujours être un objectif pertinent, mais cela ne suffit plus : il s’agit désormais de repenser les priorités.
L’objectif ultime pour une TPE, PME, commerçant ou indépendant n’est pas le classement lui-même, mais la conversion des prospects en clients. Selon le secteur et le type de conversion, le rôle du site et l’importance du classement peuvent varier considérablement.
Pourquoi la première position ne garantit plus le résultat espéré
Dans le passé, atteindre la première place organique signifiait souvent un trafic accru, parfois massif.
Mais le situation a changé
D’abord, le phénomène des recherches sans clic s’impose : selon une étude publiée en 2024, 59,7 % des recherches effectuées dans l’Union européenne se sont terminées sans aucun clic sur un résultat externe.
Ensuite, l’apparition des blocs de type “AI Overview” (résumés générés par IA directement dans les pages de résultats) affaiblit sensiblement le taux de clics (CTR) sur les premiers liens.
Autrement dit, même un bon classement ne garantit plus automatiquement un clic, et encore moins une conversion. L’internaute ne clique pas automatiquement sur le premier lien : il observe, compare, explore, ou s’arrête en page de résultats.
Les moteurs ont changé et les comportements aussi
Les résultats de recherche ne sont plus une simple liste de liens. Aujourd’hui, ils incluent des résultats enrichis : extraits, encadrés, questions connexes (“people also ask”), cartes, images et, de plus en plus, résumés générés par IA. Cette évolution transforme profondément le paysage :
- Les AI Overviews et autres réponses instantanées apparaissent de plus en plus souvent dans les SERP( pages de résultat des moteurs de recherche), et leur présence entraîne une forte baisse du taux de clic sur les résultats organiques traditionnels.
- L’internaute n’agit plus systématiquement comme un comparateur actif. Dans de nombreux cas, il se contente de la réponse affichée, et l’action directe (clic, exploration, comparaison) est limitée voir inexistante.
Ainsi, deux points essentiels se dégagent :
- Le trafic organique et les clics ne reflètent plus nécessairement l’intérêt ou la conversion potentielle : la visibilité doit désormais se mesurer en termes d’information, de crédibilité et d’intention plutôt qu’en positions seules.
- Les moteurs de recherche se comportent de plus en plus comme de vrais moteurs de réponses plutôt que comme de simples annuaires de liens.
Le site : point d’information et d’autorité central
Le site web reste le référentiel « officiel » d’une entreprise. Même si les prospects découvrent l’activité via d’autres canaux (réseaux sociaux, Google Maps, marketplaces, résumés IA), ils vont souvent vérifier l’information, confirmer la fiabilité et comprendre l’offre complète sur le site qui reste un élément de centralisation et de consolidation de l’information.
Un site bien conçu remplit plusieurs fonctions clés :
- Informer clairement sur les services ou produits.
- Rassurer grâce à des témoignages, photos, certifications ou contenus experts.
- Structurer l’expérience client, en indiquant où et comment agir.
Ainsi, même si la conversion finale se fait ailleurs, le site agit comme point de référence et d’autorité pour le client.
La conversion : pas toujours sur le site
Selon l’activité, la conversion peut se produire :
- Sur le site lui-même : pour les e-commerces, réservations, inscriptions ou demandes de devis. Dans ce cas, viser la première page ou la première position selon l’intention de recherche est essentiel, car chaque clic qualifié compte pour la conversion.
- Sur d’autres canaux : réseaux sociaux, marketplaces, Google Maps, résumés IA ou contacts directs. Dans ces situations, le site reste un point de confiance mais la course à la première position perd de son importance, et l’objectif est plutôt d’assurer la crédibilité et la qualité de l’information.
Cette distinction montre que la stratégie SEO doit être au cas par cas et non dictée par l’idée que la première place du classement est toujours nécessaire.
Que signifie tout cela pour la stratégie SEO ?
Réévaluer et nuancer l’objectif “Classement 1ère position”
Se positionner numéro 1 reste honorable, mais il ne faut pas le viser comme une fin en soi. Le vrai enjeu : capter le bon trafic, celui qui va agir (prise de contact, conversion, engagement), pas seulement “être vu”.
- Quand c’est crucial : pour des activités où la conversion se fait directement sur le site (achat, réservation, demande de devis), viser la première page ou la première position pour les mots-clés stratégiques reste une priorité.
- Quand c’est secondaire : pour les activités où le prospect finalise ailleurs, il est plus efficace de se concentrer sur la visibilité multi-canaux et sur la qualité du contenu, plutôt que sur le classement pur.
En d’autres termes, il ne s’agit pas de vendre une première place inutile, mais de prioriser les efforts selon l’impact réel sur la conversion.
Miser sur le contenu pertinent, comparatif et expert
Dans ce nouveau contexte, la valeur d’un contenu ne se mesure plus uniquement aux mots-clés ou à la densité :
- Produire des contenus de qualité, des guides concrets ou des études de cas, de façon à démontrer une expertise.
- Cibler les requêtes avec intention forte (les internautes qui comparent et vont agir) plutôt que les requêtes extrêmement génériques.
- Structurer le contenu de façon claire (titres, sous-titres, paragraphes courts), ce qui facilite aussi les blocs IA de Google.
- Penser “Answer Engine Optimization” (AEO) et “Generative Engine Optimization” (GEO)
Avec l’essor des moteurs de réponses, il existe une marge de manœuvre pour être cité ou intégré par des IA : c’est la notion de GEO qui vise à ce que votre contenu soit référencé ou utilisé comme source par des IA.
Par exemple : être mentionné dans un résumé généré, répondre directement à la question posée, faire preuve d’expertise.
Pour aller plus loin je vous invite à consulter l’article Le contenu est roi : Créez des contenus qui parlent à vos clients (et aux moteurs de recherche et LLM).
Suivre des indicateurs adaptés
Le positionnement reste un indicateur utile, mais il faut aussi surveiller : taux de clics (CTR), taux de conversion, durée de session, pages par visite. Le trafic “brut” devient secondaire face à la qualité du trafic.
L’approche recommandée
- Identifier les points de conversion principaux selon le secteur et l’activité.
- Déterminer les mots-clés et intentions de recherche qui génèrent un réel retour.
- Produire du contenu structuré, crédible et utile, optimisé pour les moteurs et pour les IA.
- Adapter la stratégie SEO au cas par cas : viser la première place quand c’est rentable, visibilité et autorité quand la conversion se fait ailleurs.
Cette approche garantit que le site joue son rôle central sans gaspiller d’efforts sur des positions qui n’apportent pas de valeur concrète.
Le paysage a changé : l’utilisateur ne clique plus systématiquement, les moteurs proposent des réponses immédiates, et le chemin vers la conversion se joue souvent ailleurs.
L’approche la plus pragmatique aujourd’hui : produire du contenu de qualité, répondre à des intentions de recherche fortes, et viser les utilisateurs prêts à comparer, à décider plutôt que ceux qui ne font que survoler.
Le site web reste un point d’information et d’autorité indispensable, même si la conversion peut se produire sur d’autres canaux. Viser la première place sur Google est utile dans certains contextes, mais pas systématiquement.
La stratégie SEO doit être réfléchie en fonction : priorité aux mots-clés et intentions qui impactent directement la conversion, visibilité et crédibilité là où le prospect décide ailleurs. C’est un équilibre entre visibilité, autorité et retour sur investissement.
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